14.

 

Halders avait choisi de jouer Led Zeppelin, à la fin de l’enterrement. Aneta Djanali ne manqua pas de reconnaître l’air mais celui-ci était nouveau pour Winter, assis trois rangées derrière, en compagnie d’Angela et d’Elsa. La musique fit très bel effet dans cette petite église.

C’est Hanne Östergaard qui célébra la cérémonie. Elle était pasteur de la police à mi-temps depuis plusieurs années. C’était quelqu’un avec qui il était bon de parler, après une telle épreuve.

Elle m’a beaucoup aidé, en fait, après la mort de Margareta, pensa Halders.

— Led Zep était son groupe favori, avait dit Halders à Aneta, une heure plus tôt. Certains de ses souvenirs sont associés à cet air-là, certains des miens aussi. Ils constituent un lien entre nous. Tu trouves cette musique déplacée ? demanda-t-il en la regardant.

— Non. De nos jours, les gens jouent souvent leur propre musique, lors des enterrements.

— Ça fait des années que je n’y suis pas allé.

— Led Zeppelin est très bien, dit-elle.

— Et puis c’est une ballade, malgré tout.

Halders se tenait près de ses enfants lorsque le cercueil fut porté en terre. Pas de crémation. Il pleuvait légèrement, mais le temps devait se lever plus tard dans la journée.

Il s’entretint avec diverses personnes, ensuite, sans prêter attention à leurs propos. Les enfants se serraient contre lui.

— Maman est au ciel, maintenant ? s’enquit Magda.

— Oui, répliqua-t-il.

Magda leva les yeux vers les nuages qui filaient de tous les côtés et laissaient un peu de bleu au milieu.

— Regarde le trou, là-haut, s’exclama-t-elle en le montrant. Maman peut passer par-là.

Il tenta de voir le ciel, mais les larmes lui brouillaient la vue.

— Tu vois le trou dans le ciel, Hannes !? demanda-t-elle à son frère.

— Il n’y a pas de trou, c’est l’espace, répondit celui-ci, qui baissa les yeux vers le sol mouillé.

— Mais si, s’obstina-t-elle en baissant la main et serrant très fort celle de Halders. Si, il y en a un !

Ils partirent vers les rochers situés au sud. Il faisait encore plus chaud maintenant, après la pluie de ces jours derniers. Angela était au volant, Elsa dans son siège de bébé, installé à l’envers, à l’avant. Winter, lui était à l’arrière et regardait les champs qui étincelaient au soleil. Il baissa la vitre et demanda à Angela d’arrêter l’air conditionné pour qu’il puisse respirer les odeurs de la campagne.

Ils se garèrent. C’est lui qui porta Elsa sur ses épaules pour traverser l’enclos aux chevaux. Ils s’arrêtèrent pour regarder le poulain, qui se reposait dans l’herbe. La mère se tenait à côté, la tête près de lui.

Leur anfractuosité favorite n’était pas occupée. Winter se changea rapidement et ils descendirent au bord de l’eau pour baigner Elsa un petit moment, à tour de rôle. Quand Angela vint le relayer, il partit à la nage vers le large. La mer était calme, il fit la planche, regardant Angela et Elsa sur la couverture, au milieu des rochers.

Le sentiment de lassitude qu’il éprouvait le quitta peu à peu et il s’était presque volatilisé lorsqu’il se mit sur le ventre pour nager vers le large. Puis il se tourna sur le dos et regarda à nouveau sa famille, un peu plus petite maintenant.

Halders avait donné l’impression de s’effondrer, à la fin de l’enterrement. Winter ne savait pas quand il reviendrait au travail. Le lendemain ou jamais, personne ne pouvait le dire.

Pour sa part, il s’était senti lourd comme une pierre, au cours de la cérémonie.

Il bougea les bras, juste sous la surface.

Il avait eu du mal à se lever de son banc, à l’église. Des souvenirs récents lui revenaient à l’esprit, Lorsque Angela avait failli… lorsque Elsa… lorsqu’il s’était trouvé comme cloué au sol, lourd comme la pierre, devant cette porte. Il avait l’impression que la vie l’abandonnait, s’écoulait dans un puits sans fond.

Il ferma les yeux et sentit le soleil lui brûler le visage. Un bateau quelconque passa à une centaine de mètres de là mais il ne les ouvrit pas. Les mouettes lançaient leur cri. Un bruit de voix lui parvint de quelque part, en flottant sur l’eau. Il renifla une odeur d’essence en provenance du bateau, que le vent léger lui apportait. Il avait le sentiment d’être là où il fallait, en ce moment précis. Si seulement cela pouvait durer.

— On aurait dit que tu étais un petit canot en caoutchouc pris en remorque, là-bas, lui dit Angela lorsqu’il revint près d’elle, trempé comme une soupe.

— Je ne savais pas que je flottais aussi bien.

— Je sais pourquoi, moi, dit-elle en pointant le doigt sur son ventre un peu trop rond.

Pour sa part, il ne voyait rien d’anormal, quand il baissait les yeux vers celui-ci. Elsa pointa elle aussi le doigt à plusieurs reprises et cela lui fit presque mal.

— Bah, un bon petit jogging de dix kilomètres et il n’y paraîtra plus. Je peux rentrer à la maison à la course, d’ailleurs, dit-il.

Ses chaussures de gymnastique étaient dans le coffre de la voiture. Il y avait plus de dix kilomètres, pour rentrer en ville. C’était peut-être un peu loin ? Non.

— Tu oses manger ça ? demanda Angela en désignant le morceau de baguette rempli de salade de poulet qu’il tenait à la main.

— Oui, répondit-il.

Angela se mit soudain à pleurer et se passa la main sur les yeux. Winter posa son sandwich, se baissa et la prit dans ses bras. Ce fut alors au tour d’Elsa d’éclater en sanglots et il dut élargir son étreinte pour l’y inclure.

Elsa se glissa entre eux pour se dégager. Angela se passa de nouveau la main sur le visage et regarda la mer, sur laquelle des bateaux de divers modèles étaient de sortie.

— Je suis tellement triste pour Fredrik et pour les enfants, dit-elle.

— Oui. J’ai ressenti un gros poids, moi aussi.

— J’espère que tout ira bien.

— Il essaie de continuer à travailler, dit Winter en cherchant son paquet de cigarillos. Il ne veut pas se mettre en congé. Pas beaucoup, en tout cas.

— J’espère que tout ira bien, répéta Angela.

Ils rentrèrent chez eux alors que le soir commençait à tomber et que la lumière des feux rouges se confondait avec celle du coucher de soleil. Ce ne serait encore pas ce jour-là qu’il rentrerait en courant. Elsa dormait, dans son siège. Elle avait la tête penchée et un filet de salive coulait de sa bouche sur son gilet. Angela conduisait vite et bien, mieux que lui. Il se laissa retomber en arrière sur son siège. Son corps était chaud de soleil et de sel, sa peau était sèche et raide d’une façon qui était agréable.

Le silence régnait dans le quartier et il y avait beaucoup de gens aux terrasses des cafés de Vasagatan.

Angela se gara au sous-sol. Elsa dormait toujours, quand ils la mirent dans sa poussette.

— On va prendre une bière, dit Winter.

Ils s’installèrent à la première terrasse où ils virent une table libre et commandèrent une bière pression chacun. Cela sentait la nourriture et la chaleur de la journée, qui flottait dans l’air entre les immeubles.

— Tu as faim ? demanda-t-il.

Angela secoua la tête.

— Moi si, dit-il.

Quand il commanda une tranche de saumon grillé, Angela changea d’avis. Ils mangèrent leur plat tandis que Elsa continuait à dormir dans sa poussette, à côté d’eux. Ils n’étaient d’ailleurs pas les seuls dans ce cas. Trois adolescentes passèrent en riant, l’une d’entre elles disait quelque chose dans son téléphone portable et Winter ne put s’empêcher de penser à ses trois jeunes filles. C’était la première fois qu’il pensait à elles en ces termes : ses trois jeunes filles. Il repoussa son assiette et profita du passage du serveur à proximité pour commander une nouvelle bière. Il lança un regard à Angela, qui fit signe qu’elle désirait s’arrêter là.

— Demain matin, je vais à Påvelund voir la famille Wägner, dit-il.

Elle ne répondit pas et se contenta d’ôter quelque chose du visage d’Elsa. D’autres adolescentes passèrent devant eux.

Le lendemain matin, à dix heures, il était chez Bengt et Lisen Wägner. C’était un samedi.

— Je vous prie de m’excuser.

— Il n’y a pas de quoi, dit Bengt Wägner. Si c’était nécessaire pour qu’on sache ce qui est arrivé à Beatrice, vous pourriez volontiers venir vivre chez nous.

— Qui, corrigea Lisen. Qui s’en est pris à elle.

— Oui, dit l’homme en regardant sa femme, qui a fait ça.

Ils le suivirent à l’intérieur. Le soleil du matin brillait à travers les stores baissés. Il faisait assez clair pour qu’ils n’aient pas besoin d’allumer la lumière.

— Je veux voir toutes les photos de Beatrice qui existent, dit Winter.

Il nota que Lisen Wägner sursautait, brièvement mais de façon très nette.

— Excusez-moi. Je me suis mal exprimé. Je veux dire celles qui ont été prises au cours de… cette dernière année.

Mon Dieu, la femme eut l’air encore plus froissée. Comment fallait-il qu’il s’exprime pour ne pas commettre d’impair ? Il avait le sentiment de ne cesser de s’en rendre coupable.

— Pourquoi ? demanda Bengt Wägner.

— Je ne sais pas au juste. Je suis à la recherche de quelque chose, pour comparer. Un milieu.

— Mais vous avez déjà tout regardé quand… c’est arrivé, objecta Lisen Wägner. Vous avez emporté presque tout, même les photographies, pour les examiner.

— Je sais.

— Pourquoi n’avez-vous rien trouvé, alors ?

Winter écarta légèrement les bras.

— Si vous ne saviez pas ce que c’était à ce moment-là… pourquoi le savez-vous maintenant ?

Winter répondit de son mieux à cette question.

— Un mur en brique ? demanda Bengt Wägner. Je ne crois pas en avoir vu un. Enfin, je ne connais pas toutes les photos qu’elle avait en sa possession, bien entendu.

— Moi non plus, dit Winter. Et je ne me souviens de rien de ce genre.

— En voici une boîte entière, dit Lisen Wägner, qui était allée la chercher dans la penderie, à l’autre bout de la pièce.

Winter tria les clichés de la même façon qu’il l’avait fait dans la chambre d’Angelika Hansson. Printemps, été, automne, hiver. Extérieur, intérieur.

Lisen Wägner lui apporta du café et une pâtisserie tiède qui sentait la vanille. Lorsque le soleil eut tourné, Winter fit légèrement pivoter le store pour laisser entrer un peu de lumière. Il vit Bengt Wägner à travers la fenêtre.

Finalement, il lui resta cinq photos sur lesquelles Beatrice était représentée assise à la table d’un restaurant ou d’un pub, à l’intérieur ou sur la terrasse. Mais nulle part il n’y avait de mur de brique, ni rien qui rappelait ce qu’il avait vu sur les clichés chez Angelika. Sur trois d’entre elles figurait l’un de ses parents ; sur une, les deux.

Il regarda à l’extérieur et vit Bengt Wägner qui continuait à s’affairer avec un sécateur, parmi ses fleurs. Il sortit de la maison et alla lui montrer les photos. Le père reconnut aussitôt l’endroit, car sa fille y allait souvent.

— Vous en avez d’autres clichés ? demanda Winter.

— Je ne sais pas au juste.

— Est-il possible qu’elle en ait conservé quelque part ?

Wägner posa son outil sur le sol et eut l’air de réfléchir. Sa femme vint alors les rejoindre dans le jardin et Winter lui posa la même question.

— En signet, dans un livre, dit-elle.

— Ah oui, c’est vrai ! s’exclama le mari.

— Il lui arrivait de se servir d’une photo comme signet, reprit la femme. Elle en avait pris l’habitude étant petite.

Dans quels livres ? se demanda Winter. Seulement dans les siens ? Ou bien dans tous ? Les ouvrages occupent quatre ou cinq mètres linéaires, dans sa chambre, et peut-être une dizaine dans la salle de séjour de la famille.

Il remonta dans la chambre de Beatrice et sortit tous les volumes des rayons, les uns après les autres. Au bout d’une demi-heure, Bengt Winter vint lui demander s’il voulait déjeuner et il accepta la proposition.

Il lui restait un mètre, quand il se remit à l’ouvrage après le repas. Il ouvrit tous les livres, mais ne trouva rien.

— Il y en a quelques-uns au grenier, aussi, dit Bengt Wägner, de retour dans la chambre. Des livres d’enfant dans une boîte.

— Pouvez-vous aller les chercher ?

Wägner s’éclipsa et revint bientôt avec un carton plus long que large. Winter fouilla dans des livres qui racontaient des histoires de petits garçons et de petites filles, et d’autres encore, plus grands. Il y avait également une collection de livres d’adolescents de couleur verte. Dans le troisième de la pile, une enveloppe avait été collée au revers intérieur de la couverture. Il regarda Bengt Wägner, qui secoua la tête.

— Je n’ai encore jamais vu ça.

— Quand cette boîte a-t-elle été montée au grenier ?

— Je ne sais pas.

— Qui l’a montée ?

— Beatrice.

— Quand ?

— Il y a longtemps, répondit Wägner en regardant les ombres des arbres, par la fenêtre. Longtemps qu’elle est morte, ajouta-t-il en se tournant à nouveau vers Winter. Peut-être l’a-t-elle fait le dernier… été. Après son baccalauréat. Comme pour mettre fin à quelque chose. Elle avait gardé tout un tas de choses de ses… années d’enfance et d’école. C’était terminé, désormais. Place pour autre chose.

Winter voyait Wägner de profil. Le soleil, venant de la gauche, se reflétait dans ses yeux, remplis de larmes.

Winter ouvrit prudemment l’enveloppe, sans la toucher avec les doigts et en fit tomber le contenu sur le sac en plastique qu’il avait étalé sur le bureau.

Il y avait deux photographies.

Il reconnut aussitôt le mur en brique. Beatrice était assise à une table garnie d’assiettes et de verres. Et il y avait une ombre dans le coin supérieur gauche.

C’était le même endroit, pris sous le même angle. Seule la jeune fille n’était pas la même.

— Ne montrez pas ça à Lisen, dit Bengt Wägner.

— Vous n’aviez jamais vu cette photo ?

— Non. Promettez-moi de ne pas la montrer à Lisen, répéta-t-il.

— Il se peut que j’y sois obligé.

— Oui. Mais attendez un peu.

— Connaissez-vous un endroit qui ressemble à ça ?

— Non.

— Rien qui s’en approche ? Qui vous rappelle quelque chose ?

— Ce mur, on ne peut pas éviter de le remarquer. Je ne l’aurais pas oublié, si je l’avais vu quelque part.

— J’ai une photographie d’Angelika assise exactement au même endroit.

— Vous êtes sûr ?

— Même mur, même éclairage, même angle de prise de vue.

— Je peux la voir ?

Winter sortit la photo d’Angelika. Il n’y avait pas le moindre doute.

— Mon Dieu, soupira Bengt Wägner. Qu’est-ce que ça veut dire ?

— Je ne le sais pas encore.

— Le fait qu’elles soient allées dans le même endroit, toutes les deux, ne signifie pas forcément quelque chose, n’est-ce pas ?

— Je ne sais pas.

— Il faut que vous le trouviez, ce lieu.

— Oui.

— J’espère qu’il se situe en ville, dit Wägner en regardant Winter. Elle a effectué quelques courts voyages en charter toute seule. C’est-à-dire : sans nous.

— Je sais.

— Peut-être que cette autre fille, Angelika, a fait pareil.

— Oui.

— C’est peut-être là-bas. À Chypre ou à Rhodes.

— On verra.

— Pourquoi a-t-elle dissimulé cette enveloppe ?

— C’est l’impression que vous avez ? Qu’elle était cachée ?

— On le dirait bien.

— Mais elle n’a pas jeté ces photos.

— Pourquoi l’aurait-elle fait ?

— Je ne sais pas non plus.

— Est-ce qu’il peut vraiment exister un lien entre… je veux dire : ces jeunes filles ? Et entre… leur mort.

— C’est ce que je m’efforce d’établir. Ou bien d’exclure, dit Winter.

— Vous allez donc essayer de trouver cet endroit ?

— Ainsi que le photographe.

— Je ne crois pas qu’elles se connaissaient. Beatrice et… Angela.

— Angelika, rectifia Winter.

— Je ne crois pas qu’elles se connaissaient, répéta Wägner en regardant la photo d’Angelika devant le mur de brique. Beatrice m’en aurait parlé. Et j’aurais reconnu cette jeune fille si je l’avais vue. Il n’y a pas tellement de Noires, à Påvelund. Il a l’air agréable, cet endroit, ajouta-t-il en regardant maintenant la photo de Beatrice. Elle ne paraît pas vraiment très gaie, et pourtant elle a le sourire.

— Croyez-vous pouvoir me dire quand ce cliché a été pris, à peu près.

— Ça demande un peu de réflexion.

— Environ.

— Elle est comme elle était… à la fin, dit Wägner en se tournant vers Winter avec une expression étrange sur le visage et une voix pâteuse. Vous avez entendu ce que je vous ai dit, commissaire ? Elle est comme elle était. C’est bien que Lisen ne voie pas ça.

Winter ne répondit pas et la voix de Wägner redevint normale. Il se tourna à nouveau vers Winter.

— Elle a peut-être été prise peu avant, si vous voyez ce que je veux dire. Je crois qu’il va falloir qu’on en parle à Lisen, malgré tout. Elle est meilleure que moi pour… les détails.

Je voudrais que cela ne finisse jamais
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